Faire ce qu'on prêche
Il y a des moments où ça donne envie de gueuler. Si vous vivez à la campagne et que vous êtes un peu attentif, vous allez très vite vous apercevoir qu'une partie de la population, une partie non négligeable, déteste les écolos. J'ai fini par en faire parti. A me détester moi-même diraient quelques uns.
C'est qu'il y a vraiment de quoi devenir dingue.J'en connais un, tient, particulièrement gratiné. En 2015, quand le livre de Servigne and co., "Comment tout peut s'effondrer" est sorti, le gars, encarté chez EELV, me parle de "croissance verte" et m'explique que tous ces collapsologues (terme dont il ne connaissait en fait pas l'existence), ne sont que des profiteurs prêchant le truc pour se faire de l'argent. Cela peut se défendre, mais pas par un gars qui parle de "croissance verte", terme qu'il a dû vaguement lire dans un article sur Ségolène Royale. Mais là où il devient carrément insupportable, c'est quand je le vois sur les barricades de la luttes contre les bassines en Deux-Sèvres, ... alors qu'il vient de construire une piscine.
Si vous ne voyez pas l'absurde de la chose, tant pis.
Le même gars hurle contre les salauds qui bousillent les haies. Evidemment, enlever les haies est une connerie, mais celui qui vient de construire une piscine, qui ne cultive même pas son jardin de 7000m2 (parce que tu comprends, il n'a pas le temps étant de tous les combats), devrait juste fermer sa gueule.
On pourrait lister ici les incohérences de chacun et je ne doute pas des miennes. Mais là on est tout de même dans la caricature.
Un autre exemple, c'est un autre type qui est directeur dans une grosse multinationale de... peintures. On parle des haies, il m'insultent les paysans et les traite d'abrutis. Je lui demande s'il est fier de produire des peintures chimiques dont il connait l'effet néfaste, il me répond qu'il n'a pas le choix, car il aime bien faire correctement son boulot. Hmmm. Mais attention ! Il est un écolo: sa maison est en chaux-chanvre. Comprendre chez lui il met des matériaux naturels pour pas chopper un cancer, il ne vend ses peintures qu'aux idiots et donc il est écolo. Bon sang de bon sang. Mon sang n'en fait qu'un tour.
Vous croyez que j'exagère ? Non, tout cela est véridique, vécu, insupportablement pris dans ma figure.
On a donc à faire à toute une classe d'abrutis qui veulent que les autres fassent exactement le contraire de ce qu'ils font, mais qui souvent, en plus, regardent la populace qui ne veut pas payer l'augmentation du gas-oil comme de va-nus-pieds, des sans-dents comme dirait l'ami Hollande (qui les représente si bien, d'ailleurs).
Comme ne pas détester ces écolos là ? Comment espérer convertir les autres à un autre monde ?Il s'agit là des vainqueurs du système qui méprisent les perdants et veulent les obliger à être les seuls à en supporter le coût.
Le plus triste c'est qu'il arrive de plus en plus que le pauvre bougre veuille péter la haie juste pour emmerdez le bourgeois. C'est tout ce qu'il lui reste pour se venger de ce qu'il ressent bien comme un profond foutage de gueule.Alors, gens de bien et écolos de tout poil, si vous pensez l'être vraiment, commencer par faire. Pas en se débarrassant des couverts jetables plastique et en bouffant Bio, mais en se mettant en danger par des choix audacieux qui donnent les exemple.
Et commencer donc par faire de vos mains.